dimanche 15 mai 2011

Viens là gamin !

« Des enfants ? Mais t'es folle ? T'as pas assez de moi ? »

Hé oui, chères demoiselles, nous les hommes, sommes de grands enfants. Enfin, pas tous. Certains sont aussi des grands bébés. Alors pourquoi voudrions nous nous reproduire ? La plupart d'entre nous ont déjà complètement raté leur atterrissage dans l'âge adulte, pourquoi donc ajouter un enfant dans le couple ? Nous sommes peu matures, pas souvent responsables et souvent cons. Parce que nous avons sût garder contact avec les vraies valeurs de la vie : picoler, jouer à la console, regarder des films (parfois porno, parfois pas) et déconner avec nos potes (en picolant).


Puis on vieilli. On ne devient pas plus matures, mais de nouvelles questions se posent. Qu'est-ce que je vais laisser sur la planète une fois que je serais devenu de l'engrais ? Des canettes de bières vides ? Une ardoise chez Marc Dorcel ? Des succès sur un compte Xbox live ou PSN ? Une vieille trace de pneu dans l'histoire de l'humanité ? Faut peut-être pas déconner non plus.

Les hommes savent aussi s'arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute de leur connerie. Et là on réfléchit. Des fois longtemps. (Conseil pratique pour tous les hommes : la ménopause de votre compagne n'est pas une deadline acceptable pour vous décider à faire des enfants.)

C'est vrai que les gosses des autres sont souvent casse-pieds. Ils gueulent, ils font des caprices, des colères, ils se battent, bref, c'est pire que le cirque Pinder à domicile. Alors on se dit « jamais ça » ! Et quand on voit les jeunes parents qui n'ont plus comme seul sujet de conversation que leur enfant, ça ne donne pas envie. On envisagerai presque la vasectomie.

Des enfants c'est des responsabilités. Ça se blesse, c'est malade, ça doit être éduqué, sinon après on se retrouve avec un Mickaël Vendetta en puissance ou une future Valérie Damidot sur le dos. (Conseil pratique n°2, pour éviter Valérie Damidot, éviter de donner des gommettes ou des décalcomanie à vos enfants. Les peintures hors couleurs primaires sont aussi à proscrire.).


On ne fait pas des enfants comme on achète un nouveau téléviseur. Plutôt comme on vole un Kinder surprise ®. On a ce qu'on a, et il faut faire avec.

Si il est moche, si il est demeuré ou si il est hyperactif, pas d'échange standard. Les enfants, c'est pour la vie. Enfin, pour une partie de leur vie, parce que pendant 20 ans (dans le meilleurs des cas), ils vous plument, pour après vous envoyer vous faire foutre. Saleté de progéniture. C'est ingrat ces bêtes là !


Mais il y autre chose qui peut nous faire flipper, nous les mecs. Quelque chose qu'on n'avouera que sous la torture : est-ce que l'infâme crevette ne va pas nous piquer notre place ? Est-ce que la mère va réussir à dépasser la béatitude que provoque en elle la mise au monde d'un petit être rose, fragile et bruyant ?

Et le sexe ? Est-ce que l'arrivée d'un gosse dans l'équation ne va pas tuer la vie sexuelle du couple ?


Alors on réfléchit. On se pose ces questions. Et des milliers d'autres. Certaines femmes décident de couper court aux tergiversations en arrêtant la contraception. Et hop ! Un polichinelle dans le tiroir façon : « surprise, tu vas être papa ». La solution me paraît peu adaptée. En même temps ça fait un argument de plus lorsque l'ingrat en période pubère vous crachera au visage : « j'ai jamais demandé à venir au monde ». Vous pourrez répondre : « moi non plus j'ai jamais demandé à ce que tu vienne au monde. C'est ta mère qui a pris la décision toute seule. Si t'as un problème vois avec elle ! ».


Un enfant ça se fait à deux. Alors quand les questions viennent à se poser, il faut les aborder de front, mais à deux. C'est à deux qu'on va au casse-pipe. Et peut-être, sûrement même, l'alchimie du couple permettra d'accueillir une troisième inconnue à l'équation. X + Y = Z. Z comme Zenfant, cela va sans dire.


Mais en attendant de faire des enfants, prenons le temps de mûrir la décision. Et profitons des enfants des autres, qui sont parfois adorables. Ils vous en apprennent beaucoup sur vous et votre rapport avec le monde. J'ai appris qu'après trois heures de sommeil et deux heures de TGV, Hannah Montana est tout à fait supportable.

Je lui ferai bien un gosse. Si ça peut la faire arrêter de chanter...


Comment d’enfant…. Devenir parent ?

Huummmm… les enfants, ces chères petits têtes blondes (ou brunes d’ailleurs), leurs rires, leur spontanéité, leur innocence….

Heu, qui dit enfant de la vraie vie ne dit pas famille Ricoré… donc, on reprend :

Aouch… les enfants, ces monstres, leurs cris, leurs pleurs, leurs bêtises, leur infatigabilité…

Mais alors pourquoi ? Pourquoi diable en vouloir ?

Socialement et/ou biologiquement, lorsqu’arrive 25 ans, les femmes semblent entendre l’appel, une sorte de corne de brume énorme les intimant d’entrer en guerre. Certaines y résisteront bien sur, une désertion bien respectable, mais la majorité d’entre-nous vont succomber au chant des sirènes et peu à peu… l’idée jusqu’alors complètement saugrenue et hors de propos que nous puissions devenir mère (« jsuis jeune, jsuis belle, j’ai un super taf et je m’éclate YOUHOU » étant le leit-motiv d’alors) creuse son trou, insidieusement.

On s’extasie devant les toutes petites chaussures dans les magasins, on rigole des frasques de nos neveux, et les discussions avec sa moitié prennent des tournures de débats sur l’éducation… Et alors on en vient à envisager l’impossible : ces drôles que l’on avait toujours préférés chez les autres auraient, après tout, également une place chez nous.

Comme devant le dernier jouet à la mode lorsque nous avions 6 ans, notre cœur nous crie « moi aussi j’en veux un »…. Et c’est là que tout se complique… car bébé n’est pas un jouet ^^

En effet, bébé entraîne la signature d’un contrat CDI de parentalité, Contrat à Durée Illimité… pérennité de l’emploi certes mais absence de retour en arrière quelque soit la qualité finale du produit et absence de retraite. Un contrat, donc, dont les clauses ne donnent a priori pas franchement envie de signer…

Alors début le cycle du doute… ce doute aussi bienvenu pour le futur gosse que flippant pour les futurs parents ? Face au doute, les femmes doivent en plus considérer deux énormités :

  1. 9 mois, merde c’est long

  2. Il va devoir sortir…

Je ne m’attarderais pas sur ces considérations qui sans doute pourront faire l’objet d’un billet à part entière : la grossesse et l’accouchement… tout un programme…

Le doute, par contre, que partage les deux sexes il me semble concernant la décision ou non de faire un enfant est : « ferais-je un bon parent ? ». Car une fois le cadre matériel (boulot/finance/maison) installé… reste encore la principale interrogation : Comment faire pour ne pas tout foirer ? Comment savoir si je suis prêt(e) ?

A cette dernière question je proposerais cette réponse : jamais !

En effet, au risque d’en choquer certaines qui sans doute l’ont ressenti au fond de leurs boyaux… je ne crois pas vraiment à l’instinct maternel… je crois par contre à l’instinct de survie… cette envie irrépressible de survivre par la transmission générationnelle… et je crois aussi à l’instinct amoureux qui donne envie à 2 êtres de s’unir pour créer une autre entité toute fripée, tout à la fois part de soi et pourtant si diamétralement unique.

Alors si ces instincts se réveillent (a 25 ans, avant ou après d’ailleurs) et que la perspective de forcément foirer quelque chose devient assumable… alors, peut-être, la décision est-elle… au fond et malgré nous… déjà prise.

vendredi 4 mars 2011

« Une serpillère Thérèse, comme c’est gentil … » *

Noël, ses sapins, ses guirlandes, ses boules…

Et un objectif : Trouver The cadeau pour sa tendre moitié. A cette fin, plusieurs choix s’imposent :

Le premier choix : quel montant ?

Cette prise de décision est primordiale car c’est elle qui déterminera la destination, empruntée par nos souliers (n’oublie pas les miens, petit papa noël). Ainsi, budget Tati ou budget Galeries Lafayette ?

Le montant décidé sera dépendant de différents facteurs. Tout d’abord ce que ce cher Monsieur Freud appelait « le principe de réalité », autrement dit « tu ne dépenseras point ce que tu ne possède pas sur ton compte ». Ceci-dit, pour pallier à cette limite, le père noël bancaire a inventé le découvert… un comble durant cette période pourtant si froide où il fait meilleur d’être couvert. Bref, il s’agira tout de même de ne pas trop faire sombrer son compte dans le rouge mais de plutôt réserver cette couleur au costume du père noël.

Ensuite, aussi trivial cela puisse être, le montant est sans doute proportionnel à la teneur de la relation. 100 euros pour une relation débutante dont on ne sait pas si elle finira dans les choux ou dans les roses peut paraître démesuré.

Enfin, le montant choisi sera également dépendant, et c’est là toute la difficulté de l’épreuve, du montant choisi par l’être aimé de son côté.

Un pin’s contre un collier en argent ferait assurément radine.

Une Montre Armani contre un livre de poche ferait diablement M’as-tu vu.

Malheureusement il n’y a pas trop possibilité de savoir, aussi je donnerais pour conseil de se référer au dernier cadeau reçu et d’y ajouter, ou non, et fonction du temps écoulé, une légère plus value.

Le second choix : Un gros cadeau ou plusieurs petits ?

Les deux possibilités sont alléchantes et dépendront dans ce cas d’une chose : l’imagination.

Il est plus facile de trouver un cadeau satisfaisant plutôt que 5. Cependant la multitude de paquets fait toujours son plus bel effet.

Le troisième choix : Quoi offrir ?

Et bien là c’est simple, où vous êtes comme moi et dès le 26 décembre, vous réfléchissez déjà au cadeau à offrir l’an d’après…. Bien que cette overdose de planification a des raisons légitimes de foutre les jetons.

Ou bien vous tentez d’improviser quelques mois… semaines… jours… ou heures avant. Dès lors la liste des anciennes passions, nouvelles lubies et dernières conversations échangées avec l’aimé vous reviennent en mémoire… et vous essayez d’y dénicher l’idée du siècle.

Le dernier choix : Quoi recevoir ?

En effet, si l’on doit s’occuper de trouver quoi vous offrir messieurs, notre tâche est double car il s’agit également de trouver pour vous ce que Vous allez Nous offrir et de vous le faire savoir, si possible subtilement.

Alors, quelques semaines avant, les « ho c’est sympa ça », « j’aimerai bien avoir… » ou autre « ce qu’il y a de bien avec nous, les filles, c’est qu’un bijou nous satisfera toujours » apparaissent comme par hasard dans les conversations.

D’ailleurs il s’agit bien souvent d’un effort inutile car votre absence de réaction et votre propension à ne rien piger au sens caché de nos sous-entendus nous infligera de toute manière un insoutenable suspense jusqu’au jour J.


Mais le pire dans Noël c’est que malgré les intoxications alimentaires suite à la mauvaise digestion des fruits de mer, la gueule de bois suite à la trop grande consommation de vin, les orteils écrasés dans les magasins, et cette multitude de choix qui s’imposent à nous… oui, le pire c’est que :

  1. Il est toujours aussi doux de trouver des cadeaux au pied du sapin
  2. Dans moins de deux mois… c’est la saint valentin !

PS : Pour vous, en cadeau, et afin de contribuer à la paix des ménages en période de fête, quelques traductions utiles :

« Fallait pas » signifie : « je m’attendais à autre chose mais j’apprécie l’effort »

« Jules a offert une superbe bague à Marguerite pour son anniversaire » signifie : « tu m’en offres une ? »

« Cette année on s’offre rien » veut dire : « Sache que je vais quand même t’offrir quelque chose et que j’attends que tu fasses pareil »

« Ca y est, j’ai trouvé une super idée cadeau pour toi » signifie « Il est temps que tu te mettes à chercher et à écouter mes sous-entendus »

« Merci » veut dire « Merci mon chéri d’amour que j’aime si fort »

Claire

*Le père noël est une ordure

dimanche 27 décembre 2009

C'est pas un cadeau !

Presqu’un an après la dernière transmission, voilà que Textuellement Transmissible est de retour. Claire m’a demandé si j’avais des idées et du temps à consacrer à un nouvel article. J’ai dit oui et j’ai donné quelques idées. Voilà celle qui a été retenue :



Noël. Ses sapins. Ses guirlandes. Ses boules.

Et ses vieux satyres déguisés en esquimaux communistes. Apporter des cadeaux aux enfants ? Très bien. Super. Petit hic ! De nos jours, le vieux barbu serait rapidement porté au pilori pour pédophilie. Un inconnu qui offre des cadeaux à nos chères petites têtes blondes en faisant « Ho ho ho, je suis le Père Noël ! »… et puis quoi encore ?

Mais le vieux bouc à un point faible : il ne s’occupe que des enfants. Qui s’occupe des adultes alors ? On va encore être obligé de se démerder tout seul.

Mais le problème, c’est qu’à partir d’un certain âge, plus personne ne fait de liste de Noël. C’est con, c’était vachement pratique ! Au moins, comme ça, on ne se trompait pas.

Comme s’il ne suffisait pas de devoir aller se faire chier dans les magasins avec d’autres milliers de conards sociopathes, voilà qu’en plus il faut deviner quoi offrir. Et ça s’appelle la période des fêtes !? Heureusement qu’au final on s’en met plein la lampe.



Mais avant de vous bourrez le mou à grands coups de dinde fourrée aux marrons et de mousseux, il faudra vous creuser les méninges pour trouver quoi mettre sous le sapin. L’année dernière vous lui avez offert… que lui avez vous offert déjà ? Ah oui, des merdes : CDs, DVDs, peluches…

Mais là, c’est plus possible. Vous avez cramé vos cartouches et maintenant il faut passer aux choses sérieuses. Parce qu’au bout d’un moment, les cadeaux achetés à la FNAC le 23 au soir, ça ne va plus passer. Votre cadeau (ou vos cadeaux) seront jugés par mademoiselle (ou madame) comme un thermomètre amoureux. En fonction de ce que le paquet révèlera, elle saura si vous l’aimez beaucoup, si vous la connaissez… en bref le présent sera scanné et le résultat sera sans appel.

Sauf que là, vous êtes à court d’idées.

Un parfum ? Mais lequel ? A peine arrivé sur le seuil d’une parfumerie, la tête vous tourne. Les effluves de parfums mélangés vous donnent la nausée, et les milliers de produits en rayon vous filent le tournis. Monsieur, c’est pour offrir à madame ? Ouiii. Quelle fragrance préfère-t-elle ? Là, dans votre tête ça fait comme une étincelle.

« Est-ce que tu crois vraiment que si j’en avais la moindre petite idée, je serais là à errer comme une merde en me demandant comment je vais pouvoir choisir entre trois millions de parfums. »

Attendez, je vais vous le faire sentir. Sauf que vous ne sentez rien du tout sur son testeur de merde. D’abord parce que dehors il fait -8.000 et que dans vos naseaux c’est les chutes du Niagara. Ensuite, parce que ça fait le troisième carton imbibé de parfum qu’elle vous tend et que vous pouvez déjà en ressentir l’effet corrosif sur vos parois nasales. De toutes façons, avec la chance que vous avez, quelque soit le parfum que vous choisirez, il va tourner au premier contact avec sa peau.

Et puis elle risquerait de mal l’interpréter. « Ah, un parfum… mais l’autre ne te plaisait pas ? Tu n’aimais pas ? Tu trouvais que je sentais mauvais et tu ne me l’a jamais dit ! » Autant laisser tomber.



Des dessous ? Très bien comme idée les dessous. Il suffit que vous dénichiez ses pointures, de soutif’ et de culotte, et vous serez paré. C’est un cadeau chic et choc. Mais attention à ne pas vous laisser aller à écouter vos vils instincts. L’important est que les dessous magnifient sa beauté sans lui laisser penser un seul instant qu’elle n’est qu’un défouloir sexuel.

« C’est quoi ça ? Pourquoi y’a un trou dans la culotte ? ». « Oh, un porte-jarretelles… comme c'est gentil. ». « Et ça, qu’est-ce que c’est ? Une guêpière ? Ca ‘pique pas au moins ?! » A cet instant, dans ces yeux s'allume une lueur d'inquiétude dans laquelle vous pouvez lire "je pourrai jamais porter ça, je vais avoir l'air d'une pute. Allez, je le porte une fois pour lui faire plaisir et je l’envoie se faire bouffer par les mites au fond du placard.".

Vous devrez donc vous appliquer à trouver de la lingerie sexy, mais pas vulgaire ; fine mais pas transparente ; glamour mais pas has been ; érotique mais pas pornographique... En un mot, vous allez casquer sévère. Si vous ne regardez pas à la dépense, foncez ! Faites-vous plaisir à lui faire plaisir. L’Agent Provocateur ® fait de très belles choses et il serait dommage de ne pas en profiter. Pour ceux qui ont un peu de sous mais pas trop, Orcanta ® reste une bonne adresse (ainsi que toute échoppe proposant un vaste éventail de marques de lingerie... pas de panique, ce genre de commerce à tendance à fleurir n’importe où. Et c’est tant mieux.).



Et pourquoi pas un sextoy ? Après tout, la libération des mœurs il faut bien qu’elle serve à autre chose qu’à justifier un capitalisme écœurant. L’idée est encore une fois à manipuler avec précaution. Si votre moitiée à l’esprit plus étroit que le conduit, vous risquez de passer Noël aux urgences avec un vibromasseur coincé dans l’anus.



Un vêtement ? Vous connaissez sa taille ? Ses goûts ? La mode ? Déjà que vous n’êtes pas capable d’accorder une cravate avec une chemise, acheter des vêtements à votre dulcinée serait passablement suicidaire.

Des chaussures ? Les filles adorent les chaussures. A moins que ce qu’elles aiment, ce ne soit acheter des chaussures. Parce que votre copine, comme bien d’autres (toutes ?), a un placard entier rempli de chaussures en tout genre qu’elle ne met jamais – mais qui sont indispensables, au cas où…



Au final, voici un bref aperçu du résultat.

Elle est là, devant vous, votre cadeau encore emballé dans les mains.

"Ooooh, mais ‘fallait pas voyons..."

A cet instant précis vous avez envie de pleurer.

L’année prochaine, vous lui offrirez un kinder ; la surprise seulement, parce que le chocolat vous l’aurez mangé.


Colin

jeudi 4 décembre 2008

Je ne te mérite pas, connasse !

Dur de passer derrière ma corédactrice et amie, après ces quelques six mois d'inactivité.

Ce sujet fait suite à la demande de l'un de nos lecteurs qui commentait nos billets : « je ». Cher lecteur, j'espère que la lecture de ce duo de billet t'aura plu.


« Je ne te mérite pas ». Quelle phrase plus imbécile et vide de sens que celle là ? Mais il n'y a pas que la phrase en question à être vide de sens, l'énergumène doté de parole qui la prononce fait lui aussi montre d'une absence totale de cohérence.

« Je ne te mérite pas » c'est un peu le cri d'amour du masochiste désespéré durant les soirées monotones où le soleil se couche inlassablement à l'Ouest pour se lever tout aussi inlassablement à l'Est le lendemain matin.


« Je ne te mérite pas », que faut-il lire dans une telle phrase ? Faut-il vraiment comprendre « vas, je ne te hais point, mais sans ambages je ne saurais être à la hauteur de ton ramage ni de ton plumage que j'ai fort apprécié, caressé et parfois même défoncer, mais ça c'est plutôt intime même si ça fait du bien par où ça passe. » Car n'est-ce pas là le sens premier de cette phrase ; en tout cas son sens le plus évident s'il en est. « Je ne te mérites pas, va plutôt faire chier Johnny Depp ; connasse. »

Pourquoi connasse ? Parce que la locution dont il est question, qu'elle soit circonstanciée ou non, montre un profond irrespect de l'autre. C'est un peu comme si tu (tu permets que je te tutoie ?) lui disais « écoute moi espèce de pétasse, là j'ai pas que ça à foutre de ton amour, alors tes sentiments, tu te les carres bien profond dans le cul, avec un peu de chance t'auras même du plaisir ». Car qui est-tu pour juger qu'elle ne te mérite pas ? N'est-ce pas à elle de te dire si tu la mérites où non ? Et bien si ! Alors arrête donc tes courbettes dignes d'un sarkoziste rampant épris de pouvoir qui engluent son entourage de ses phrases mielleuses pour espérer accéder à la cour du roi. Tu ne trompes personne, si ce n'est toi (c'est donc ton frère). Alors sors un peu de ton faux rôle de victime et ôte donc les doigts que tu laisses trainer depuis trop longtemps dans ton anus.

Hé oui, « je ne te mérites pas », c'est en fait une phrase à tiroir d'où l'on pourrait sortir des vieux sous-vêtements trop usés. Comprenez : « je ne te mérites pas, je vaux mieux que toi » ou « je savais pas comment te dire que j'en pouvais plus de voir ta sale bobine ; nous deux c'est fini. »


Voilà qui est fort impoli et malhonnête vis-à-vis de celui qui se prend cette phrase magique au travers du faciès. Parce que, quand bien même ce serait vrai, c'est tout de même un peu du foutage de gueule. Si elle est trop bien pour toi, tu fermes ta gueule et tu profites. Quand tu trouves un billet de 50 balles par terre, tu recherches pas à qui il appartenait ; tu le ramasses, tu l'empoches et tu t'empresses de le dépenser. Là c'est la même chose. Si elle est trop belle pour toi, dépêche toi de profiter de son corps avant de te la faire piquer. Si elle est trop intelligente, fait la causer jusqu'à ce que mort s'en suive, t'apprendras peut-être des trucs. Et puis, si elle est trop géniale, attache-la à ton radiateur pour ne pas qu'elle se casse ; ou mieux, menotte-toi à elle.


Alors tu vois, personne ne te croit quand tu lui dis « je ne te mérites pas ». Et puis, imagine l'incompréhension de l'autre ; toujours pour les mêmes raisons. Un ami me confiait qu'il avait dû faire face au problème plusieurs fois. Plusieurs fois il avait été remercié parce qu'il était trop bien, que l'autre ne le méritait pas, ce qui lui a valu le surnom d'homme témoin : celui qu'on visite mais que l'on habite pas. C'est une très belle métaphore qui me semble tout à fait pertinente. Cependant, cela n'arrange en rien le problème.


« Je ne te mérite pas » revêt généralement un sens tout à fait simple, pour ne pas dire simpliste : « tu fais pas l'affaire. » En fait le bonhomme a vu de la lumière, il est rentré et il s'est retrouvé pris au « piège ». Un bien beau piège en vérité, mais un piège tout de même : il s'est plus ou moins engagé dans une relation qu'il ne voulait pas, ou qui s'avère moins romanesque que prévue. Ou pire, il a trouvé une greluche qui rigole fort en secouant sa petite tête et ses gros seins à chaque fois qu'il fait une blague pathétique.

« Je ne te mérite pas ». La vérité c'est qu'effectivement tu ne la mérites pas. T'es bien trop con pour ça ! Alors casse-toi jouer plus loin avec tes roubignoles ratatinées et négligeables. Laisse donc le soin à d'autres, moins rabougris du bulbe, de s'occuper de la demoiselle que tu laisses filer et qui la mériterons un peu plus.

Quand à moi, chers et aimés lecteurs, vous mérite-je ? C'est un peu rude en bouche, d'ailleurs je suis sûr que vous avez buté sur le "mérite-je". Oralement, c'est très scandinave comme assemblage. Et moi, la Scandinavie, ça me fait rêver. Les fjords, les ours polaires qui sodomisent de charmants rongeurs à l'appendice vertébral aplati sur fond d'aurore boréale, et les femmes...

TOUTES les femmes en fait. Mesdames, mesdemoiselles, les blondes à forte poitrine, les brunes à petits seins, les rousses avec des seins qu'elle préfèreraient en poire et même les autres, nous ne vous méritons pas. Les hommes sont des êtres frustes, vulgaires et poilus. A côté de votre beauté, de vos sourires et de votre douceur, nous ne sommes que des résidus d'abrutis de cavernes.


Femme, je ne te mérite pas. Mais si ce n'est moi, qui donc alors ?

mardi 2 décembre 2008

L'imbécile heureux ou comment accepter d'être aimé sans se poser de questions

Y a t'il réellement une échelle de valeur humaine ? En terme d'amour, comme en d'autres termes d'ailleurs, la majorité des personnes sont, a priori, de même valeur, de même qualité. Ainsi, toutes méritent équitablement bonheur et satisfaction. Cependant, nombre d'entre nous retombons parfois dans la même idée, récurrente, à savoir que l'on ne mérite pas la personne qui nous aime.
Pourtant, le simple fait d'être aimé de cette personne n'est-il pas le signe inaliénable que l'on mérite intrinsèquement d'être aimé par elle ? Malgré tout, nos doutes sont bel et bien présents. On pourrait tout d'abord y voir une humilité très appréciable mais si se croire au dessus des autres est tout à fait imbuvable, se croire sous les autres, « sous-aimable », n'est pas la position idéale non plus. Si cela était simple, je vous dirais simplement de croire en votre personne, valable comme toute personne, aimable comme tout un chacun, méritant cet amour parce que tout simplement chacun mérite d'être aimé, mais ce n'est pas simple, bien au contraire.

Tout d'abord je vais évacuer le premier problème : si par principe nous méritons tous d'être aimé, certaines exceptions restent valables. A savoir qu'on mérite l'amour qu'on nous porte si en échange on ne fait pas souffrir volontairement la personne bien évidemment. Pour donner un exemple trivial et volontairement extrêmement simplifié (devant lequel tous mes professeurs de psycho me feraient les gros yeux), un homme qui bat sa femme ne mériterait pas l'amour que celle-ci continue à lui porter malgré tout. Mais on parle ici d'exceptions et à moins que vous ne soyez de cette catégorie de personnes qui ont quelques soucis psychologiques ou autres et s'évertuent à maltraiter les êtres qu'ils aiment, alors vous pouvez dés maintenant vous considérez dans l'autre catégorie, celle qui répond au principe énoncé plus tôt ; Je le répète pour ceux qui ne suivent pas : nous méritons tous l'être qui nous aime.

Mais alors pourquoi cette position récurrente qui consiste à se placer comme non-méritant de la personne aimée. En fait, je pense que cela vient de l'amour en soit. En effet, aimer l'autre va nécessiter, quelque part, de l'admirer. Or, admirer quelqu'un suppose que ce dernier soit quelque peu exceptionnel. Donc, en toute logique, la personne qu'on aime est spéciale, formidable, unique dans sa valeur, alors face à un tel être hors du commun, comment ne pas penser que nous ne sommes pas à la hauteur ? Une telle personne (vu avec nos yeux d'amoureux) ne PEUT pas baisser le regard vers l'être si misérable, si pathétique si..... normal que nous sommes !

Voilà pour l'explication logique des choses. Mais alors, comment sortir de cette idée quelque peu envahissante et déprimante ? Et bien, non que ce soit un scoop, je pense qu'il est bon de rappeler que l'amour, s'il ne rend pas forcément aveugle, change du moins considérablement les perceptions que l'on se fait de l'autre. Alors au choix, soit on se convainc que l'autre, ben, c'est un être humain (NON ????? et ben SI !) qui a de nombreux défauts (c'est marrant comme ils savent ressortir ceux-là aussi) ou alors, et c'est peut-être plus flatteur, on se dit que finalement, dans ses yeux, on est THE BEST OF WOMAN, aussi incroyable que cela puisse paraître et que, finalement, il a bien de la chance d'être avec nous !

L'intérêt de cette entreprise d'auto-persuasion est de réduire les doutes sur l'amour de l'autre (parce qu'à force de croire qu'on ne le mérite pas, on croit qu'on ne lui suffira forcément pas) et donc, quelque part, de lui foutre un peu la paix. Et alors là, je pense à mon petit loup qui lira mes mots prochainement et qui rigolera de cette recette magique en me disant « heu.... pourquoi t'appliques pas tes propres conseils ??? »....

« Bin... parce qu'avec toi choupi ça peut pas marcher, toi tu es VRAIMENT extraordinaire :) »


Claire

mardi 24 juin 2008

La vidéo de la semaine - 2

En cette période estivale, où le billet se fait plus rare, voici une petite vidéo pour vous faire patienter. Je suis tombé dessus totalement par hasard, en errant sur Dailymotion. Et pour une fois, la qualité est au rendez-vous, retenant le spectateur 2.0 de passer à la vidéo suivante.
De toutes façons, avec un nom pareil...

"TA GUEULE LA VIEILLE" de Julien Grossin :



Réalisé par Julien Grossin ;
avec Ludovic Mollé, Nathalie Blanc et Agnès Scheinberg

Sur ce, je vous souhaite une bonne semaine !

Colin VETTIER

lundi 9 juin 2008

J'en ai "chié"...

Humbles lecteurs et lectrices, je m’excuse du retard que j’ai du vous imposer dans la rédaction de ce nouvel article. Je pourrais vous raconter combien mon retour au bercail français fut compliqué après les mois passés à Montréal, et combien le temps m’a manqué pour vous délivrer en temps et en heure votre lecture bi-mensuelle mais ce serait mentir ; si plein de rebondissements mon retour fut, je disposais tout de même de temps pour vous concocter un petit billet dont nous seuls avons le secret. Alors pourquoi cette attente ? Simplement, et là je vous demanderais de saluer ma totale sincérité, simplement disais-je, par manque d’inspiration en ce qui concerne le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui : les toilettes !

Je me suis alors penché sur cette déconcertante page blanche et après des journées de triturage d’esprit dont j’ai le secret, j’en ai appelé à mes vieux démons psychophiles pour essayer de trouver une explication sur ce manque d’idées. En résumé, si je n’ai pas l’inspiration, c’est qu’il y aurait une raison sous-jacente à cela, coincée profondément dans mon inconscient... et j’ai trouvé !!! Ne vous en déplaise, je n’ai aucune histoire sordide de petite enfance à vous raconter, je ne me souviens pas avoir souffert d’énurésie ni vouer un culte à cette matière fécale pourtant si déroutante à l’âge des premiers émois sur le pot. Ma seule mauvaise expérience en matière de toilettes se résume en une phrase : « téléphone portable malencontreusement échappé dans le trou »... et ne me demandez pas pourquoi diable avais-je un portable à ce moment précis.
Ainsi donc, ce n’est véritablement dans mon inconscient que j’ai découvert la faille de mon manque d’inspiration mais dans ce qu’on appelle l’inconscient collectif... ces idées que nous sommes plusieurs à partager, largement véhiculées par la société, et qui rythment nos faits et gestes. Et l’une de ces idées est simplement que le royaume des toilettes est un royaume masculin. Et en ce sens, mon inspiration s’en est trouvée décontenancée. WC, latrines, chiottes... N’y aurait-il alors aucune place sur le « trône » pour une princesse ?

Notre première déconvenue face aux toilettes nous est imposée par notre incapacité (incapacité toute relative mais disons que ce n’est réellement aisé) à pisser debout... ainsi, toute notre vie nous devrons poser nos fesses alors que vous réservez généralement cette position à des attentes plus durables. Bien que la tendance masculine semble gagner du terrain sur ce partage des rôles et que les hommes aiment désormais à s’assoir pour pisser... il en est que vous avez le choix, et que c’est déjà beaucoup ! En effet, face aux toilettes publiques, avec dans la gamme de l’horreur, celles des aires d’autoroutes aux mois de juillet –aout... vous avez une solution de repli, les pissotières, que nous ne possédons pas !

Les femmes elles aussi trouvent un bonheur exutoire dans cet antre isolé du reste du monde, elles aiment à s’asseoir pour profiter du moment, un magazine à la main. Cependant, cette aisance sur la cuvette ne pourra être obtenue qu’après de longs mois de dur labeur à cacher notre nature humaine, et donc déféquante, à la gent masculine qui peuple notre vie. Nous soulager dans des lieux publics semble chose impossible, mais le faire dans l’appartement de notre homme alors que celui-ci est présent est tout bonnement inimaginable. Nous lutterons contre un mal de ventre inévitable s’il le faut mais jamais nous n’évacuerons notre dîner dans vos toilettes avant de longues semaines de cohabitation. Et si vraiment notre intestin ne nous laisse aucun choix, nous trouverons alors des astuces pour rendre la chose moins « gênante ». Ainsi l’évacuation se fera à grand renfort de papier toilette au fond de la cuvette pour amortir les bruits qui fatalement risqueraient de traverser la porte lorsque l’objet du délit tombera dans l’eau. Une autre astuce réside aussi à trouver le bon moment pour y aller, juste après vous semble être une bonne idée car ainsi, les odeurs éventuelles auront le temps d’être évacuées avant un retour de votre personne dans la pièce. Cela semble dingue mais c’est pourtant à ce genre de stratagème que nous nous amusons ou astreignons... sans doute d’ailleurs nos lectrices usent-elles d’autres trucs et astuces qui me sont inconnus.

Les femmes, et ce n’est pas un scoop, chient comme tout le monde, seulement, elles ont la délicatesse, ou alors la pudibonderie vaine, de vouloir faire croire aux hommes que ce n’est peut-être, après tout, pas le cas.


Claire

mercredi 4 juin 2008

La vidéo de la semaine

Bonjour à toutes et à tous.

Après le droit de vote aux femmes, la libération sexuelle, le vibromasseur, voici le nouvel outils de l'émancipation de la femme. Il y a de cela moins d'un décennie, les jeux vidéos était réputé pour n'attirer qu'un public mâle et boutonneux.
Mais grâce au savoir faire de Nintendo (r) on sait maintenant, que le plaisir vidéo ludique est pour tout le monde. Et pas seulement pour le/la potentiel(le) joueur/euse .
La preuve en vidéo !



Gageons que les Wii Fit vont inonder les foyers, particulièrement ceux des jeunes couples.


Colin

vendredi 16 mai 2008

Porcelaine et méditation

Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui vont aux toilettes et ceux qui en viennent.
Ensuite, il y a les hommes, et les femmes. Évidemment. Chaque sexe utile les lieux d'aisance de manières très différentes.

Il est d'acception commune que les hommes urinent debout et les femmes assises. C'est faux. Pour un homme uriner debout c'est comme avoir un 4x4 : le plus souvent ça ne sert à rien, mais il est content de l'avoir en cas de coup dur. Encore que, pisser contre un arbre au clair de lune est un plaisir millénaire, qui a traversé les âges. Mais l'homme moderne aime faire pipi assis. Pourquoi ? Quelle est la raison de cette évolution des mœurs ? Lui qui était si fier d'uriner debout !
La vérité est, qu'uriner assis, c'est contrer le problème le plus désagréable de la manœuvre : le retour de gouttes. Même en visant bien, la pression du jet (évaluée à 75 bars) provoque la dispersion de particules mouillées, par effet de rebond sur la faïence. Là, au choix, soit c'est la lunette qui prend, soit les chaussettes. Avec la libération des mœurs et la fin de l'esclavage de la femme par l'homme, cette dernière a pris la liberté de faire remarquer à son compagnon les traces d'urine sur la lunette.
« Espèce de gros porc [1], t'as encore pissé sur la lunette des toilettes ! Tu pourrais pas la relever pour pisser non ? Ça t'arracherait la gueule de l'essuyer ? »

Et donc disais-je, l'homme effrayé par de potentielles représailles féminines, a cessé d'uriner debout.
« T'as encore pissé à côté !
Ah non, c'est pas moi ! Je fais pipi assis ! »
Et toc ! Quand on vous disait que la chasse d'eau était trop puissante. Les gouttelettes sur le bord de la lunette, c'est de l'eau de toilette.

Si les jeunes demoiselles (et les moins jeunes) vont sensiblement plus souvent aux W.C. que les hommes, elles y passent aussi beaucoup moins de temps. Si si, je vous l'assure. Dans la mesure où, bien sûr, elles se contentent d'y faire ce pourquoi ces lieux ont étés prévus. En cas de toilettes équipés d'un miroir et d'un nécessaire de maquillage, prendre son mal en patience !
Ainsi lorsqu'une femme va au toilettes, elle ne dira rien. Par ce silence, il faut comprendre : « je vais m'assoir, baisser ma culotte, expulser toutes les substances inutiles à mon corps, puis remonter ma culotte. Si je suis de mauvaise humeur, il se peut que j'y aille aussi pour changer de tampon. » Au lycée, j'ai surpris l'une de mes camarades en train d'expliquer à une amie comment enfiler un tampon. Je me suis arrêté à « tu poses un pied sur la cuvette et hop ! »

Un homme, dans son infinie maîtrise de la grâce et de la préciosité dira du bout des lèvres : « je vais chier ! » Ou, si il manie l'humour tant vocal qu'anal, « je vais faire caca. » Amies lectrices, vous devrez alors lire entre les lignes. Ce qu'il veut dire par là, c'est « je vais squatter les chiottes pendant des plombes, le cul à l'air, une revue de merde entre les mains. »

Pour un homme, les toilettes sont un lieu de recueillement. Loin de son quotidien agressif et de sa pénible existence, il y trouve l'accomplissement d'une méditation intense . Ici rien ne l'atteint, l'homme laisse ses soucis devant la porte des W.C.. Il ne faut pas chercher une explication philosophique à cela. Exit Freud et son plaisir de se faire sodomiser par ses propres excréments (d'ailleurs, que l'on m'explique où l'autrichien a trouvé de la propreté là dedans). Il s'agit là du bonheur à l'état pur, rien de plus, rien de moins. Comment comparer la sensation de plénitude qui nous gagne, lorsque l'on s'installe confortablement à lire des revues, le séant vissé majestueusement sur le trône.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la cuvette de porcelaine dans laquelle on place tous nos excréments, s'appelle le Trône. Là dessus, on préside, on gouverne, on sublime ! En un mot, sur la cuvette des toilettes, le visage rougi par l'effort, l'homme est roi.
Alors, mesdemoiselles, mesdames, si votre compagnon part aux toilettes une revue sous le bras, ce n'est pas pour contrer une hypothétique pénurie de papier hygiénique, ni parce que le papier glacé est plus agréable que le rouleau de papier de verre qui serre habituellement à s'essuyer le derrière.

Chez certains individus du sexe masculin, le petit coin servira aussi de standard téléphonique. « Allô maman. Oui, je vais bien. Quoi ? Tu entends des bruits bizarres ? » Cependant, ces énergumènes restent peu nombreux.

Tant que je vous tiens, j'aimerais aussi comprendre pourquoi en société, ces demoiselles vont souvent aux toilettes en groupe. Une pour tenir la porte, l'autre pour découper les petites feuilles, et la troisième pour se soulager ?

Sur ce, je vous laisse méditer là dessus – un besoin urgent à traiter.


Colin VETTIER

[1] Ma petite amie me signale que peu de filles s'expriment en ces termes. Tout dépend du nombre d'année de vie commune je suppose.