lundi 28 janvier 2008

« Cap ou pas cap de me parler ? »

Internet est un vaste terrain de jeu. A présent, tout peut se faire par le biais de cette nouvelle technologie. On y fait ses courses, on discute entre amis, on y trouve des mondes entièrement virtuels, des sociétés complètement réécrites où les individus, derrières leurs écrans d’ordinateurs, créent des personnages plus ou moins proches d’eux. Et enfin : on drague… peut-être est-ce d’ailleurs l’une des activités les plus répandues sur la toile, de plus en plus en tout cas tant cette nouvelle manière de faire rentre peu à peu dans les mœurs.
« Les règles du jeu ont changés » clament les annonceurs de la publicité Meetic® nous démontrant par A+B que les femmes ont pris le contrôle des relations amoureuses et ce, bien entendu, grâce à la merveilleuse invention qu’est ce site de rencontre ; OUI, on vous l’assure, Meetic® a libéré la femme !!!!
Serait-ce cela Internet ? Un nouveau terrain de jeu hors des règles habituelles ? La drague sur Internet favoriserait-elle vraiment la disparition, ô combien agréable des quelques habitudes machistes ancrées profondément dans nos esprits (et je parle autant pour les femmes que pour les hommes) ?
Menons l’enquête !
La première étape est de se créer un profil ; comme mes collaborateurs l’ont si justement fait remarquer ici c’est du quitte ou double ; tout part d’un maigre questionnaire censé vous décrire et accessoirement vous faire aimer… Il faut être inventif sans passer pour une dingue, brillante mais modeste, précise mais concise ! Autant dire que vous devez réussir à vendre votre personnalité et votre caractère dans les trois lignes de prologue que l’on vous accorde : vous êtes une femme complète et complètement parfaite – si en plus vous faites la vaisselle et le repassage : 5 points bonus ! Pourtant, après vous être vaillamment trituré l'esprit puis lancé votre profil... les jours qui suivent vous ramènent à la dure réalité : aussi géniale votre présentation soit-elle ; sans photo, c’est poubelle ! Finalement c’est exactement pareil qu’en vrai : on est choisi avant tout pour son physique et après pour l’intérieur, on voit avec le temps… Seul point positif que je me dois d’accorder au net à ce stade de mon enquête, c’est que se lancer sur ce site consiste à s’afficher comme célibataire et je dirais même comme célibataire chercheuse alors que dans un bar, ce n’est pas forcément écrit sur notre front ; ceci dit je vois en ça une facilitation pour les hommes plus qu’une avancée pour les femmes.
Deuxième étape, trouver les (s) prétendant(s) ; bin là on fait comme tout le monde, on regarde la photo, avec une petite tendance éventuelle à interroger les copines « il est beau celui-là non ? ». Ainsi donc les « flashs » (petite invention destinée à montrer aux hommes qui nous plaisent qu’on est intéressée par leur profil de célibataire chercheur et mignon – « heu, qu’est ce qu’il a écrit dans son profil déjà ? ouais ça va il a pas l’air trop con… ») pleuvent et une fois lancés ces appels, on laisse venir les proies. S’ensuit une véritable entreprise de triage dont je vous passe les détails, sachant qu’ironiquement chaque détail est passé à la loupe triple focus. Et puis il y a échange d’adresse MSN… Là faudra m’expliquer la différence avec la vie réelle si ce n’est que le numéro de téléphone fait office d’adresse internet. Ha si, énorme différence : les râteaux sont moins assommants !
Troisième étape : l’épreuve MSN avec le passage obligé pour tout détenteur de webcam : montrer sa gueule en mouvement et ainsi réduire à néant tous les efforts fournis pour trouver LA photo potable dans nos quinze albums. Moment solennel : est-il vraiment celui qu’il décrit ? Cela peut-être sans effet, avec effet bénéfique (quel sourire…) ou alors avec effet désastreux et immédiat : comme il serait simple de bloquer les personnes non désirables dans la rue comme on le fait sur Messenger ! Les jours passent et les deux individus font connaissance, se trouvent plus ou moins de points communs ; bref, ils discutent (HA ! VRAIMENT, merci Internet !!) . Et… ils se donnent rendez-vous.
Quatrième et dernière étape : le rendez-vous susnommé ! Et là, rien de neuf sous le soleil : mêmes sourires en coin, même rougeurs au niveau des joues, même désillusions ou même montée d’espoir… à part une chose : les cinq minutes ou les deux sujets de notre enquête vont s’apercevoir et s’adresser la parole. En effet, à moins d’avoir convenu d’un signe distinctif tel qu’un costume jaune à pois verts (ce qui si le mec a pris au premier degré la blague réduit ses chances à néant), il y a un court instant de flottement assez déconcertant et passablement stressant.
« Salut, t’es bien M. ?
Oui, c’est moi, ensssanté »
Et merde, il zozote !!
A première vue, donc, pas d’innovation réelle entre la drague sur internet et la drague au quotidien. Ainsi, donc, fin de l’enquête : non, les règles du jeu n’ont pas changé mais le plateau de jeu a trouvé une nouvelle forme or, si le cœur vous en dit, pourquoi effectivement, ne pas cumuler les chances de gagner le jackpot ?

« slt tu ch koi » ou Comment trouver l'Amour en tapant fort sur un clavier


Attention : autodérision ! Le troisième degré est indispensable à la lecture de ce qui suit.

Aviez-vous remarqué ? On ne parle jamais de « communauté » hétérosexuelle, et, au contraire, la « communauté gay » apparait comme une évidence ! Avons-nous enterré ce rêve que nos parents ont fait, quand, autour d'un petit pétard, ils abolissaient les frontières et les différences – ce vilain mot ! Mais à bien y réfléchir, c'est heureux pour vous, mesdames qui aimez les hommes qui aiment les femmes (ça tombe bien !), c'est heureux que les vrais messieurs – les défenseurs de la mixité dans le lit – sont bien différents des faux – les Narcisses, et autres habitants de Sodome et Gomorrhe – en ce point caractéristique : la drague.

Petit aperçu de cette communaustrass, à travers un phénomène aujourd'hui incontournable : le site de rencontre. Aïe...
Mais qu'est-ce qu'un chat gay ? Comment ça marche ? Quoi faire ? Pourquoi ? Qui ? Comment ? (tu baises ?) AÏE !
Ok, t'affoles pas ! D'abord, inscris-toi. (Coller des strass sur ton T-shirt moulant rose plus tard est une étape, certes, indispensable, mais qui vient beaucoup plus tard) Créer un profil est rapide mais très délicat car, attention, c'est un QCM qui va résumer l'être humain unique que tu es ! Quelques définitions et mises en gardes sur les options à cocher... qui vont parler pour toi devant la communauté :
Ton orientation
« Gay » Ici, la blague des trois pédés[1] est overcheap. Ici, gay, c'est la norme.
« Plein sud » Là, tu t'es trompé de site, tu es en train de chercher un appart', mec...
« Bi » WARNING ! C'est LUI, le déviant. Ne coche surtout pas cette case ! « Bi » signifie « lépreux » : le bisexuel est un détraqué qui passe ses soirées dans des lieux mal famés qui laissent même entrer des filles... Dégoutant.
« Hétéro » Ne compte pas sur cet homo-là pour te présenter un jour à ses parents.
« Trans » Et dans la rubrique « ta ville » écris l'âge de ta soeur où la couleur de tes yeux... Transgenre, une orientation sexuelle ? Soit...

Ta sex-attitude
« Actif » Je ne te ferai pas un dessin, les profanes parlent de « celui qui fait l'homme » (prothèses et vaginoplastie pour « celui qui fait la femme », bien entendu.)
« Passif » Tu t'es trompé au début du questionnaire, chérie, t'as coché « je suis un homme » !
« Auto-reverse » Si ton walkman fait pas autoreverse, c'est que tu es vraiment un looser...

Silhouette
Cocher « mince » ou « sportif ». Tu es tenté par l'option « quelques kilo en trop » ? Sois bien foutu et tais-toi. Bienvenue dans l'univers impitoyable de la drague gay.

Pilosité, Piercing, Lunettes, Tabac, Alcool, Salaire, Profession...
Pour ne vraiment rien laisser au hasard ni à la surprise. Le spontanéité, c'est bon pour les ringards (les hétéros), aujourd'hui ton romantisme est dans la taille de ton sexe.

Bon, c'est le moment de te lancer, ils en savent déjà trop sur toi ! Allez, chat !
Ohlà ! l'ami ! point trop vite ! Ne pars pas sans ton décodeur :
- slt tu ch koi ? comprendre : Dans un excès de modestie, je te ferai économiser du clavier, passons directement aux choses sérieuses/à la casserole.
- sa te direz un plan cam? Si tu aimes jouer à touche pipi avec ta webcam, tape simplement oui puis ton adresse MSN, enfin clique sur le bouton « envoyer ».
Au poète, n'oublies jamais de signaler que son billet doux t'as profondément touché : Je me mets à genou devant toi et je te suce pendant que tu pisses.© [sic]
Je te conseillerais également de ne pas refuser l'invitation de ce photographe professionnel – gage absolu de chasteté – sans visage qui te propose une séance de shooting en toute discrétion. L'occasion est à saisir puisqu'assez rare : on te le proposera à peine cinq fois par heure. Parfois même moins !
S'il est nécessaire de s'adapter à son interlocuteur quel qu'il soit, il existe une exception : Bogossdu34. Là, inutile de se plier à l'exercice difficile qui consiste à pondre, dans le style propre à Bogossdu34, des phrases du type « tuffé koa debot den la vit?lol », ou encore « mdr jkif tro lé zèkspo dars cotanpourin lol »... il te répondra : « ? ». Mais il est inutile d'essayer de lui parler sa langue maternelle, il ne comprendra pas plus. Il faudra t'y faire, Bogossdu34 est magnifique, c'est un fait, mais Bogossdu34 est aussi une tanche finie...

Bon je crache sur l'aspect impersonnel de ces sites de rencontre, mais je dois bien avouer que j'exagère un peu, puisque certains vous offrent l'option « liberté de s'exprimer librement sur soi-même ». Tu as donc la possibilité, en quelques lignes, de parler un peu plus de toi, de raconter ce qui te fait vibrer, de charmer par le verbe, de faire rêver... (puisqu'il s'agit bien de se vendre, non ?). Mais, tu seras un homme prévenu : le signe de ralliement de la communauté gay du net est l'analphabétisme. Au menu des réponses à tes envolées lyriques (Où est ce Prince qui m'emmènera loin, au delà des nuages, pour enfin vivre ce rêve bleu à deux...) tu auras le choix entre « tu ch koi ? », « Satediréunplancam? » et « Eskeutubèse? ». C'est pas magnifique ?
Allez, zut!, adapte-toi. Ton lyrisme assèche même le caniche nain incontinent de la voisine du dessus ! Ici, le nouveau romantisme est dans la clarté :
« NoPic=NoDial. Je cherch un bogoss, grand (1,84-1,85m), actif, dispo les dimanch aprèmidi et mardi soir. Les rebeu et les renoi, merci mais pas dans mon lit. Les folles et les vieux (+24ans), ça dégage. »

La recette d'une soirée shopping sur le net réussie : dans un grand saladier, mélanger l'exigence et la prétention, ajouter une tasse de sècheresse, et un pot connerie. Incorporer un soupçon de racisme et trois cuillères à café d'homophobie. A déguster cru, avec les doigts.

Vas donc, hé, pédé !

Pète Chope Boy

[1] Ndr : Trois pédés qui pètent dans un ascenseur :
1- Pffft
2- Pffft
3- Prrrrrout
1 et 2 : « Puceau ! »

Une enfilade de bits et des zéros, le catalogue de la drague sur internet

Aujourd'hui un nouveau thème qui nous a été suggéré par un lecteur, que l'on retrouvera d'ailleurs en invité sur le sujet. Mais le sujet, quel est-t-il ?
Le troisième millénaire, on marche en plein dedans. Reste à espérer que c'est du pied gauche. Finalement qu'est-ce que cela a changé ? Pas de voitures volantes, pas de rapid'asperges, pas d'extraterrestre à tête d'étron avec un doigt lumineux... Mais alors quoi ? Une technologie discrète et une évolution des mœurs. Meetic ® explose et les sites de rencontre en tout genre se multiplient. Les plateformes de réseautage social telles que Facebook® ou Myspace® sont détournées et utilisées à des fins plus intimes, ou comment transformer de tels outils en agenda de soirées libertines ? Est-ce la fin de la drague de papa, de la main aux fesses et de la claque dans la tronche ?
On ne dit plus « T'as de beaux yeux, tu sais » mais plutôt « envoi une photo s'il te plait ».

Au tout début, les sites de rencontre sur Internet, vous n'osiez pas trop y aller. C'était pour les pervers, les affamés, les désespérés. C'était un peu le ghetto des cœurs à la dérive, un refuge numérique pour les mal aimés et les mal aimants. Puis finalement vous vous êtes aperçu qu'un ami s'est inscrit. Puis un autre. Et encore un autre. Finalement presque tout vos amis se sont retrouvés sur ces sites, « juste pour essayer. » Mais un essai de deux ans, ce n'est plus vraiment un essai.

Timide, vous commencez par le réseautage social. Il paraît que Myspace® est de plus un plus utilisé pour les galipettes sans lendemain. Cuisant échec. Les seules personnes que vous rencontrez sur Myspace sont des artistes (ou parfois pas) qui aimeraient bien avoir votre argent ou des personnes tellement imbues de leur personnalité qu'on les croiraient capables de s'étouffer avec. Je suis tellement géniale que j'aimerais coucher avec moi même et que je fais toujours l'amour face à un miroir. Mince.
Vous passez donc à Facebook®. A peine inscrit que votre vie privée ressemble déjà à celle d'une célébrité, suivie jusqu'aux toilettes par une horde de paparazzi, obsessionnels du téléobjectif phallique. Tout le monde sait ce que vous faites, ce que vous pensez. Heureusement, en contrepartie Facebook® répond à toutes vos questions existentielles. « Quel personnage de Friends êtes-vous ? » « Avec-qui coucheriez vous ? » Et l'indispensable « Êtes-vous un looser ? »
Bref, Facebook®, finalement au niveau rencontre, c'est nul. Les seules rencontres que vous faites sont vos amis. Tout cela est une immense perte de temps.

Puis un jour, le cœur battant la chamade, les yeux rougis tel un lapin de garenne atteint de myxomatose, vous décidez de vous pencher sérieusement sur la question. La première décision à prendre est : « lequel ? ». Des sites de rencontre, il en existe une foultitude. Branché que vous êtes – ou que vous tentez d'être – vous googlez les mots site de rencontre. Pas de chance, il y a 2 610 000 résultats. Tiens, sexfriend.fr, qu'est-ce que c'est ? Par curiosité vous pénétrez ce site qui propose des rencontres purement sexuelles « Trouvez votre Sex Friend [1]. Pas de mariage, pas de petit(e) ami(e) juste un(e) ami(e) avec qui coucher. » Le site se propose de « vous aider dans cette noble quête. » Une auguste compagne pour vider vos royales testicules, et assouplir votre guerrière érection ? Non, décidément ce n'est pas pour vous. Pas tout de suite en tout cas. Quitte à commencer, autant le faire doucement. On n'apprend pas à courir avant d'apprendre à marcher ; alors pourquoi apprendre à coucher avant d'apprendre à draguer ?! Troisième millénaire peut-être, ce n'est pas pour autant une raison de perdre tout sens logique. Résultat, comme tout le monde, vous atterrissez sur Meetic ®.
Vous passez une heure à vous inscrire. Même le KGB ne disposait pas d'un arsenal de question aussi important. A quand « la taille de votre sexe » pour permettre à ces dames de juger sur pièce ? Et pour ces demoiselles pourquoi pas les mensurations, ou tant qu'à faire un questionnaire sur les pratiques sexuelles : « si vous accepter la fellation et / ou la sodomie, cochez la case suivante. »
Dire que vous êtes là de votre propre gré, et par plaisir qui plus est ! Une fois les innombrables formalités remplies, vous pouvez enfin commencer votre petit marché.
Ça y est ! C'est elle, la future hypothétique élue de votre cœur, le site vous propose de vous délester d'une certaine somme d'argent. Et si on n’est pas satisfait, on est remboursé ? Ah, tiens, non !
En fouillant un peu, vous découvrez dans le répertoire indésirable de votre boite mail, une offre promotionnelle pour trois jours gratuit. Vous effacez votre « ancien » profile pour un créer un tout nouveau. Cette fois, ça y est vous êtes lancé : vous vous jetez dans cet océan d'amour potentiel et de sexe fantasmé fait de bits et d'octets (NdR : oui, il fallait que je place bit, sexe et amour dans la même phrase !).
Premier constat : selon l'OMS, 10% de la population mondiale serait dyslexique. Alors pourquoi se sont-ils tous donnés rendez-vous sur ce site de rencontre ? Résultat vous passez quelques minutes sur des profils à la description plus que douteuse : « jsui 1 meuf ki kiff lé keum barak et viril.mé j'veu 1 relassion Crieuse passke chui romantik pa Crieu sapstenir. » Qu'est-ce qu'elle entend par là ? Résultat vous isolez les rares profils écrits d'un français plus ou moins compréhensible (et éliminez au passage toutes celles qui cherchent « un mec beau, riche et intelligent » parce que les fantaisistes, c'est pas trop votre truc).
Ah celle-ci a les mêmes goûts que vous. Vous lui envoyez un mail. Un truc un peu drôle pour déguiser votre timidité. Elle répond. Prochaine étape l'entrainer sur MSN (parce que mine de rien, trois jours gratuits, ça passe très vite). Vous réussissez.
Problème : au bout de quelques conversations, vous avez un doute : pourquoi vous parle-t-elle de Lycée ? Elle est mineur, mais vachement mature pour son âge même qu'elle sort qu'avec des vieux qu'on plus de 20ans. Merde.
Heureusement, prévoyant, vous aviez récupéré quelques autres adresses MSN « juste au cas où ». Tirant leçon de la défaite passée, vous demandez l'âge de la belle avant d'engager plus ample conversation. Seulement vous avez oublié de demander si elle était célibataire. Quel idiot vous faites ! Un site de rencontre avec des célibataires dedans, quelle idée saugrenue. Ca n'existe que dans les films de science fiction et les livres Beigbeder !
Suivante !
Vous discutez avec votre nouvelle proie. Elle est gentille, pas farouche, et plutôt drôle. Finalement vous la rencontrez en chair et en os. Si Meetic ® garanti des rencontres, il ne garanti pas lesdites rencontres. Autrement dit il n'y a ni service après vente, ni garantie pour vice caché ou non conformité [2]. Heureusement, notre chère et tendre société nous a préparé une petite rustine à cela : le passeport safesex [3]. Cette nouvelle prouesse bureaucratique dont Kafka aurait été friand, laisse comme un goût amer. Vous attendez donc avec impatience les passeports « Non frigide » et « Érection garantie sur demande ».

Quoiqu'il en soit vous avez testé les sites de rencontres sur Internet. Vous n'êtes pas prêt à payer pour ça. Quitte à payer pour faire des rencontres hasardeuses, vous préférez fréquenter les soirées étudiantes. Pas besoin de parler le langage sms, ni d'avoir un doctorat en diplomatie.

Sinon faites un blog.


Colin

[1] NdR : pour les ahuris qui se demanderaient ce qu'est un sexfriend, le site propose un guide de conduite sous forme de commandement. C'est accidentellement drôle, mais tellement délectable et plutôt instructif pour ceux qui ne connaissent pas. Les Dix Commandements du Sexfriend c'est ici !.

[2] la curiosité du juriste psychotique potentiel lecteur, aura en l'espèce été réveillée. « Pas con, et pourquoi pas la garantie de vice caché finalement ? » Couché, oui ! On se calme, su-sucre.

[3] passeport délivré par une société privée (américaine pour le moment) attestant que le détenteur est sain (c'est-à-dire non porteur d'I.S.T). Il doit être renouvelé tout les 6 mois.

jeudi 17 janvier 2008

Ma fille, tu deviens femme [avec toutes les emmerdes que ça comporte] : Félicitations !


Ma fille, tu deviens femme [avec toutes les emmerdes que ça comporte] : Félicitations !

Les règles ? Une semaine par mois ! Une semaine certes sans sexe... nous y reviendrons, mais également une semaine DE MERDE sous plein d'autres aspects pour nous les femmes. Il est clairement évident que les mecs n'y connaissent rien, absolument rien. Pour eux cette période rime avec No Sex et caractère on ne peut plus versatile de la demoiselle, mais alors cliniquement parlant, c'est le néant, les méandres de l'inconnu. Si je peux vous faire une confidence... et bien pour nous aussi, cela peut paraître parfois, et même souvent, assez obscur. Sauf que nous n'avons pas eu le choix. A l'heure où l'adolescence, et ses travers, pointe le bout de son nez, les menstruations sont également pour nous de la partie ! Du coup, on apprend à vivre avec, et à comprendre ce qui se trame au fond de notre vagin... quel cadeau !
Je ne vais pas commencer à essayer de vous expliquer le tout, d'une, ça n'a pas de franc intérêt – à part pour les aspirants gynécologues – et de deux, j'en serai bien incapable. Mais en gros, chaque mois, en tout cas c'est ainsi que les femmes peuvent le vivre, notre corps nous rappelle que nous ne sommes pas enceintes ; ce qui pour le coup est un soulagement, surtout en cas de doute mais bon, un signal un peu moins chiant aurait été bien mieux admis.
Comme Colin le dit si justement, la galère des tampons et serviettes hygiéniques commence très tôt ; il faut choisir la marque, la force d'absorption (c'est ça le fameux secret des tailles différentes !!), avec ou sans applicateurs... « mais, est-ce que ça nous enlève notre virginité ? » « putain, comment ça rentre ce machin là ! ». . . et les mois passant - en même temps on en prend pour plus de 35 ans – cela devient une habitude.
Allez, entrons dans le vif du sujet : « la semaine d'amour fériée » comme dit le chanteur Renaud. Quoi, pas de sexe, pas du tout ?? PUTAIN !! Bon, sincèrement, c'est pas non plus une sinécure, il faut savoir parfois attendre, les retrouvailles n'en sont que meilleures mais ce n'est pas seulement difficile pour vous, non, car nous sommes tout autant en manque et demande, voire plus ! Car effectivement, nos hormones en cette période sont en ébullition, avec l'impossibilité toute relative de le faire, l'envie n'en est que décuplée. Ainsi donc, impossibilité réelle ou carcan moral ? Le sexe entre adultes consentants n'ayant selon moi aucune limite il faut donc trouver, face aux petits inconvénients de la vie, des astuces pour continuer d'assouvir ses désirs en toute tranquillité.

Colin nous propose trois solutions : La première est simplement d'attendre, de s'en faire une raison ; tant pis, ce sera pour la fin de semaine...
La seconde, plus controversée, est de trouver une porte de sortie, nous dirons la porte arrière. Hum... la réponse féminine proposée par mon cher et tendre collaborateur n'est pas universelle ; je serais d'avis de ne pas vous décourager, de proposer à la jeune femme et de lui laisser le soin d'aviser en vous rangeant à sa décision... Il faut savoir vivre avec son temps et parfois prendre le plaisir là où il est : il ne me semble pas que les homosexuels se font un monde de cette pratique ! Par contre, il est intéressant de noter que chez les hétérosexuels, le fond d'ego surdimensionné, qui est le leur, ressort, refusant tout net d'envisager cette possibilité pour leur rectum mais tout enclins à le proposer à celui de leur chère et tendre. Ensuite, il y a aussi d'autres pratiques très agréables et convenant peut-être plus facilement aux deux partenaires, cela malgré le manque de coït !
La dernière solution est celle de faire fi de cette sanglante déconvenue ; c'est un refus premier sur lequel vous écraserez votre fougue sexuelle tout d'abord mais une fois quelques points stratégiques activés, nul doute que vous saurez arriver à vos fins ! Cependant, il est intéressant pour moi de noter que Colin voit le doute vis-à-vis de ce rapport comme le fait de la femme alors que j'aurais exposé le contraire : souvent, les hommes vont refuser de voir leur épée ensanglantée, préférant de loin la garder propre quitte à attendre quelques jours.

Alors, pour satisfaire chacun des partenaires, j'aurais à vous proposer une dernière solution : celle de succomber à votre envie mutuelle et ce sans prévoir de faire tourner la machine à laver le lendemain : la douche ou le bain !! Et oui, il faut savoir que généralement l'eau bloque bien le flux sanguin ; il est intéressant de voir combien de femmes et d'hommes l'ignorent ! Et puis vraiment, l'intérêt pour les draps est réel !

En ce qui concerne le PMS ! Je ne m'abaisserai même pas à répondre à ces propos de « MACHISTE EMBOURGESOISE PAR DES SIECLES DE DOMINATION INJUSTIFIEE » . Colin, tu mériterais que je te « COUPE LES BURNES » ! Certes, durant cette période, on peut parfois s'avérer un brin lunatique... mais « vous nous aimez quand même, hein ? »

Claire

lundi 14 janvier 2008

"Ton copain n'ayant peut-être pas pour projet nocturne de passer les heures qui suivent avec un sexe tout rouge..." [1]

Lundi 17 décembre, dans un bar que mes amis et moi fréquentons régulièrement. La conversation dérape, et finit par atterrir sur les menstruations. L’idée fait tilt. « Je vais écrire un article sur les règles ! » Un doute m’assaille. Est-ce bien raisonnable. J’allume MSN ® et demande à Claire ce qu’elle en pense. Elle est prête à relever le challenge.

Le problème d’un tel sujet, et son intérêt sans doute, est qu’il est profondément délicat. Délicat parce qu’il concerne surtout les femmes (encore que, le point de vue sera débattu). Mais délicat aussi, car de nombreux écueils devront être esquivés. Étant un individu du sexe masculin (tout arrive), les écueils je les évite en me vautrant dedans, tel le porc dans la lie.

La première chose que la plupart d’entre nous associent aux règles de leur compagne, est une phrase très simple : « et merde, pas de sexe pendant une semaine. » Cependant, tous ne sont pas suffisamment forts et préparés à faire un tel vœu d’abstinence. D’où leurs tentatives discrètes, mais répétées, d’entraîner leur partenaire dans un acte sexuel. En cas de réussite, l’étreinte se transformera rapidement en une cavalcade digne des meilleurs films de capes et d’épées. Sans capes et sans épées, mais tout aussi épique et sanglant. Pour éviter toute effusion de sang inutile et supplémentaire, assurez vous que votre partenaire consent à ce rapport un peu particulier. La réponse sera probablement affirmative, puisque bien qu’indisposées, ces demoiselles semblent avoir un pic d’envie pendant lesdites périodes. Sans pour autant en conclure que les règles sont, chez la femme, équivalentes à une période de rut, il semblerait que le sexe, elles aient ça dans le sang.
D’autres, encore plus courageux, préfèreront tenter de convaincre leur petite amie que la sodomie ne fait pas mal, et que c’est vachement bien. Les intellectuels adeptes du latin de cuisine préfèreront dire paedication. Quel que soit le terme utilisé, l'intention demeure la même. Attendez vous alors à une réponse du genre « je peux te mette un truc dans le rectum si c’est si agréable ! ». Ne tentez donc pas le diable (ou plutôt la diablesse), vous risqueriez de l’avoir dans le cul.

Mais ce que vous redoutez le plus, ce n'est pas la pause sexuelle biologiquement contrainte. Non, une petite semaine sans sexe n'a rien d'insurmontable pour l'homme vaillant, fier et droit (!) que vous êtes. Ce qui vous met vraiment le trouillomètre dans le rouge, c'est le réveil du monstre. L'indicible qui sommeillait jusqu'alors, est sur le point de se réveiller. La formule est simple.
Trois lettres.
Trois toutes petites lettres maudites qui suffisent à donner des sueurs froides à n'importe quel individu mâle normalement constitué.
P.M.S. ou Post Menstrual Syndrome.
A cela il existe une explication médicale. Ou quelque chose y ressemblant. Pour plus d'information il vous suffira de vous reporter à tout bon ouvrage scientifique traitant du sujet tel que Femme Actuelle, 20ans ou Glamour.
Pour résumer, il s'agit là d'une histoire d'autoroute hormonale sur laquelle il y aurait des bouchons aux heures de pointes. Voilà qui est autrement moins amusant que la naissance de Hulk® ou de Spiderman®. Pour autant, le résultat n'en est pas moins impressionnant.
« Chérie est-ce que tu peux me...
- QUOI ENCORE ?! TU PEUX PAS BOUGER TON GROS CUL DE MACHISTE EMBOURGEOISE PAR DES SIÈCLES DE DOMINATION INJUSTIFIÉE ?
Mais je...
- TAIS TOI OU JE TE COUPE LES BURNES ET JE LES PENDS AU RETRO' DE TA PUTAIN DE CAISSE POURRIE. Chéri ? Est-ce que tu m'aimes ? »

Parce que les PMS, c'est aussi les changements d'humeurs intempestifs. C'est un petit peu le mode « démo » du sexe féminin. Tout ce dont elles sont capables, condensé en quelques jours par mois.

Pour ne rien arranger ces demoiselles utilisent des produits conçus par des ingénieurs polytechniciens que même la NASA envie. Ceux-ci font appel aux technologies les plus pointues pour concevoir le nécessaire de survie en période de menstruations. D'ailleurs il existe tant de tampons[2], serviettes et autres partenaires fraîcheur que le cerveau d'un homme ne peut tout analyser. C'est d'ailleurs pour ça qu'une femme ne demande qu'une fois à son petit ami d'aller lui chercher des tampons ou des serviettes. D'abord c'est quoi la différence entre des serviettes et des protèges slips ? En ce qui concerne les serviettes, lesquelles il faut prendre ? Celle parfumées spécial fraicheur made in Sapin Magique, les grosses qui ressemblent à des couches, ou celles spécial string ? Et les tampons, avec ou sans applicateur ? Et pourquoi il y a une taille de tampon ? XL c'est pour les vagin super profonds ? Alors pour éviter d'avoir un coup de fil paniqué de leur homme, perdu au rayon super marché dans un rayon où la faune est exclusivement féminine, ces demoiselles sont obligées de se débrouiller.
« Allô chérie. Comme je fais ? Y'en a plein. Et puis t'es profonde comment ? Non je te parle pas de philo, je te demande si tu fais du S, M ou L en tampon ! Aaaah, c'est pas la taille, c'est en fonction de... »

Bref, nous, on patauge. Et on ne comprendra probablement jamais ce que c'est vraiment. A moins qu'un jour l'un des concepteurs de la serviette hygiénique ultra-absorbante ne se penche sur une machine permettant de changer de sexe.

Merci de m'avoir lu. Dans le prochaine épisode nous verrons comment fabriquer son propre vibromasseur avec un moteur de tondeuse à gazon. En attendant, voici une petite vidéo sur le P.M.S.




Colin


[1] in Peut-on faire l'amour quand on a ses règles?, Ado.fr
[2] Confère l'excellent site Tampax.tm.fr où l'on apprend que les Tampax® ne contiennent pas d'amiante (sic!).