lundi 14 janvier 2008

"Ton copain n'ayant peut-être pas pour projet nocturne de passer les heures qui suivent avec un sexe tout rouge..." [1]

Lundi 17 décembre, dans un bar que mes amis et moi fréquentons régulièrement. La conversation dérape, et finit par atterrir sur les menstruations. L’idée fait tilt. « Je vais écrire un article sur les règles ! » Un doute m’assaille. Est-ce bien raisonnable. J’allume MSN ® et demande à Claire ce qu’elle en pense. Elle est prête à relever le challenge.

Le problème d’un tel sujet, et son intérêt sans doute, est qu’il est profondément délicat. Délicat parce qu’il concerne surtout les femmes (encore que, le point de vue sera débattu). Mais délicat aussi, car de nombreux écueils devront être esquivés. Étant un individu du sexe masculin (tout arrive), les écueils je les évite en me vautrant dedans, tel le porc dans la lie.

La première chose que la plupart d’entre nous associent aux règles de leur compagne, est une phrase très simple : « et merde, pas de sexe pendant une semaine. » Cependant, tous ne sont pas suffisamment forts et préparés à faire un tel vœu d’abstinence. D’où leurs tentatives discrètes, mais répétées, d’entraîner leur partenaire dans un acte sexuel. En cas de réussite, l’étreinte se transformera rapidement en une cavalcade digne des meilleurs films de capes et d’épées. Sans capes et sans épées, mais tout aussi épique et sanglant. Pour éviter toute effusion de sang inutile et supplémentaire, assurez vous que votre partenaire consent à ce rapport un peu particulier. La réponse sera probablement affirmative, puisque bien qu’indisposées, ces demoiselles semblent avoir un pic d’envie pendant lesdites périodes. Sans pour autant en conclure que les règles sont, chez la femme, équivalentes à une période de rut, il semblerait que le sexe, elles aient ça dans le sang.
D’autres, encore plus courageux, préfèreront tenter de convaincre leur petite amie que la sodomie ne fait pas mal, et que c’est vachement bien. Les intellectuels adeptes du latin de cuisine préfèreront dire paedication. Quel que soit le terme utilisé, l'intention demeure la même. Attendez vous alors à une réponse du genre « je peux te mette un truc dans le rectum si c’est si agréable ! ». Ne tentez donc pas le diable (ou plutôt la diablesse), vous risqueriez de l’avoir dans le cul.

Mais ce que vous redoutez le plus, ce n'est pas la pause sexuelle biologiquement contrainte. Non, une petite semaine sans sexe n'a rien d'insurmontable pour l'homme vaillant, fier et droit (!) que vous êtes. Ce qui vous met vraiment le trouillomètre dans le rouge, c'est le réveil du monstre. L'indicible qui sommeillait jusqu'alors, est sur le point de se réveiller. La formule est simple.
Trois lettres.
Trois toutes petites lettres maudites qui suffisent à donner des sueurs froides à n'importe quel individu mâle normalement constitué.
P.M.S. ou Post Menstrual Syndrome.
A cela il existe une explication médicale. Ou quelque chose y ressemblant. Pour plus d'information il vous suffira de vous reporter à tout bon ouvrage scientifique traitant du sujet tel que Femme Actuelle, 20ans ou Glamour.
Pour résumer, il s'agit là d'une histoire d'autoroute hormonale sur laquelle il y aurait des bouchons aux heures de pointes. Voilà qui est autrement moins amusant que la naissance de Hulk® ou de Spiderman®. Pour autant, le résultat n'en est pas moins impressionnant.
« Chérie est-ce que tu peux me...
- QUOI ENCORE ?! TU PEUX PAS BOUGER TON GROS CUL DE MACHISTE EMBOURGEOISE PAR DES SIÈCLES DE DOMINATION INJUSTIFIÉE ?
Mais je...
- TAIS TOI OU JE TE COUPE LES BURNES ET JE LES PENDS AU RETRO' DE TA PUTAIN DE CAISSE POURRIE. Chéri ? Est-ce que tu m'aimes ? »

Parce que les PMS, c'est aussi les changements d'humeurs intempestifs. C'est un petit peu le mode « démo » du sexe féminin. Tout ce dont elles sont capables, condensé en quelques jours par mois.

Pour ne rien arranger ces demoiselles utilisent des produits conçus par des ingénieurs polytechniciens que même la NASA envie. Ceux-ci font appel aux technologies les plus pointues pour concevoir le nécessaire de survie en période de menstruations. D'ailleurs il existe tant de tampons[2], serviettes et autres partenaires fraîcheur que le cerveau d'un homme ne peut tout analyser. C'est d'ailleurs pour ça qu'une femme ne demande qu'une fois à son petit ami d'aller lui chercher des tampons ou des serviettes. D'abord c'est quoi la différence entre des serviettes et des protèges slips ? En ce qui concerne les serviettes, lesquelles il faut prendre ? Celle parfumées spécial fraicheur made in Sapin Magique, les grosses qui ressemblent à des couches, ou celles spécial string ? Et les tampons, avec ou sans applicateur ? Et pourquoi il y a une taille de tampon ? XL c'est pour les vagin super profonds ? Alors pour éviter d'avoir un coup de fil paniqué de leur homme, perdu au rayon super marché dans un rayon où la faune est exclusivement féminine, ces demoiselles sont obligées de se débrouiller.
« Allô chérie. Comme je fais ? Y'en a plein. Et puis t'es profonde comment ? Non je te parle pas de philo, je te demande si tu fais du S, M ou L en tampon ! Aaaah, c'est pas la taille, c'est en fonction de... »

Bref, nous, on patauge. Et on ne comprendra probablement jamais ce que c'est vraiment. A moins qu'un jour l'un des concepteurs de la serviette hygiénique ultra-absorbante ne se penche sur une machine permettant de changer de sexe.

Merci de m'avoir lu. Dans le prochaine épisode nous verrons comment fabriquer son propre vibromasseur avec un moteur de tondeuse à gazon. En attendant, voici une petite vidéo sur le P.M.S.




Colin


[1] in Peut-on faire l'amour quand on a ses règles?, Ado.fr
[2] Confère l'excellent site Tampax.tm.fr où l'on apprend que les Tampax® ne contiennent pas d'amiante (sic!).

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