lundi 9 juin 2008

J'en ai "chié"...

Humbles lecteurs et lectrices, je m’excuse du retard que j’ai du vous imposer dans la rédaction de ce nouvel article. Je pourrais vous raconter combien mon retour au bercail français fut compliqué après les mois passés à Montréal, et combien le temps m’a manqué pour vous délivrer en temps et en heure votre lecture bi-mensuelle mais ce serait mentir ; si plein de rebondissements mon retour fut, je disposais tout de même de temps pour vous concocter un petit billet dont nous seuls avons le secret. Alors pourquoi cette attente ? Simplement, et là je vous demanderais de saluer ma totale sincérité, simplement disais-je, par manque d’inspiration en ce qui concerne le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui : les toilettes !

Je me suis alors penché sur cette déconcertante page blanche et après des journées de triturage d’esprit dont j’ai le secret, j’en ai appelé à mes vieux démons psychophiles pour essayer de trouver une explication sur ce manque d’idées. En résumé, si je n’ai pas l’inspiration, c’est qu’il y aurait une raison sous-jacente à cela, coincée profondément dans mon inconscient... et j’ai trouvé !!! Ne vous en déplaise, je n’ai aucune histoire sordide de petite enfance à vous raconter, je ne me souviens pas avoir souffert d’énurésie ni vouer un culte à cette matière fécale pourtant si déroutante à l’âge des premiers émois sur le pot. Ma seule mauvaise expérience en matière de toilettes se résume en une phrase : « téléphone portable malencontreusement échappé dans le trou »... et ne me demandez pas pourquoi diable avais-je un portable à ce moment précis.
Ainsi donc, ce n’est véritablement dans mon inconscient que j’ai découvert la faille de mon manque d’inspiration mais dans ce qu’on appelle l’inconscient collectif... ces idées que nous sommes plusieurs à partager, largement véhiculées par la société, et qui rythment nos faits et gestes. Et l’une de ces idées est simplement que le royaume des toilettes est un royaume masculin. Et en ce sens, mon inspiration s’en est trouvée décontenancée. WC, latrines, chiottes... N’y aurait-il alors aucune place sur le « trône » pour une princesse ?

Notre première déconvenue face aux toilettes nous est imposée par notre incapacité (incapacité toute relative mais disons que ce n’est réellement aisé) à pisser debout... ainsi, toute notre vie nous devrons poser nos fesses alors que vous réservez généralement cette position à des attentes plus durables. Bien que la tendance masculine semble gagner du terrain sur ce partage des rôles et que les hommes aiment désormais à s’assoir pour pisser... il en est que vous avez le choix, et que c’est déjà beaucoup ! En effet, face aux toilettes publiques, avec dans la gamme de l’horreur, celles des aires d’autoroutes aux mois de juillet –aout... vous avez une solution de repli, les pissotières, que nous ne possédons pas !

Les femmes elles aussi trouvent un bonheur exutoire dans cet antre isolé du reste du monde, elles aiment à s’asseoir pour profiter du moment, un magazine à la main. Cependant, cette aisance sur la cuvette ne pourra être obtenue qu’après de longs mois de dur labeur à cacher notre nature humaine, et donc déféquante, à la gent masculine qui peuple notre vie. Nous soulager dans des lieux publics semble chose impossible, mais le faire dans l’appartement de notre homme alors que celui-ci est présent est tout bonnement inimaginable. Nous lutterons contre un mal de ventre inévitable s’il le faut mais jamais nous n’évacuerons notre dîner dans vos toilettes avant de longues semaines de cohabitation. Et si vraiment notre intestin ne nous laisse aucun choix, nous trouverons alors des astuces pour rendre la chose moins « gênante ». Ainsi l’évacuation se fera à grand renfort de papier toilette au fond de la cuvette pour amortir les bruits qui fatalement risqueraient de traverser la porte lorsque l’objet du délit tombera dans l’eau. Une autre astuce réside aussi à trouver le bon moment pour y aller, juste après vous semble être une bonne idée car ainsi, les odeurs éventuelles auront le temps d’être évacuées avant un retour de votre personne dans la pièce. Cela semble dingue mais c’est pourtant à ce genre de stratagème que nous nous amusons ou astreignons... sans doute d’ailleurs nos lectrices usent-elles d’autres trucs et astuces qui me sont inconnus.

Les femmes, et ce n’est pas un scoop, chient comme tout le monde, seulement, elles ont la délicatesse, ou alors la pudibonderie vaine, de vouloir faire croire aux hommes que ce n’est peut-être, après tout, pas le cas.


Claire

2 commentaires:

Unknown a dit…

Merci Claire pour ce billet!
Jamais je n'aurais pensé que la conquête des toilettes commande la mise en œuvre d'aussi fins stratagèmes...
Il est vrai que nous, représentants de la gent masculine, avons peut-être du mal à concevoir une princesse sur le Trône...Vous avez la lourde tâche de conserver et entretenir toute la magie qui vous entoure...
Encore une fois merci et bravo, un billet qui eut du mal à sortir (n'y voyez là aucune pseudo-scato-métaphore) mais ô combien pertinent,

Sur ce,

CAMIF a dit…

Et bien, moi qui pensait tout connaître en matière de coprophagie féminine, me voilà tout penaud.
en tout cas merci, qui sait un jour je saurais m'en servir