mercredi 14 novembre 2007

Le plan-cul le mec gentil* et l’histoire d’amour

Voici un article un peu exceptionnel puisqu'il n'a été écrit ni par Claire, ni par moi, mais par Sam, un très bon ami. Etudiant en socio' il brille par son talent à poser des questions qui ont tendance à ébranler l'auditoire. Une fois n'est pas coutume, le sujet de l'amour aura fait l'objet d'un ménage à trois.

Samedi 22 h 30 au Safari. Vous avez rendez-vous avec l’ami d’une amie. Enfin une histoire compliquée, proche du truc arrangé. Mais paraît qu’il est pas mal alors vous avez accepté. De toute façon ça coûte rien. Vous êtes célibataire, le programme TV du samedi est vraiment pourri et tous vos potes sont rentrés voir leur papa et leur maman. Sans oublier les connards qui veulent pas sortir dans le froid, préférant rester en couple bien au chaud pour mater un DVD en faisant touche-pipi sous la couette. Dans tous les cas le rapport coût / intérêt vous est favorable. Le litre de bière que vous vous apprêtez à enfiler ne vous coûtera rien puisque c'est lui qui paiera et pour un peu que le client en vaille la peine, vous pourriez bien ne pas dormir seul ce soir.

Scénario 1 : pas mal mais juste pour un plan cul
Enzo arrive avec 5 minutes de retard. Mais vous n'avez aucun mal à lui pardonner. Son premier sourire vous fait fondre. Une sex-bombe. C'est bien parti. A l'aise dans ses mocassins, son pantalon noir assorti à ses chaussettes et son blouson en cuir noir, ce mec a la classe. Première phrase, première blague. En plus ce mec a de l'humour. Vous fondez. Une kro, deux kro, quatre kro, l'ambiance se détend. Il fait quelques allusions au sexe. Vous entrez dans son jeu. Il est 1h00. Vous avez super envie de pisser – à cause de la kro – mais ce sera la seule pause de la soirée. Vous acceptez de voir son appart. En fait vous le voyez pas vraiment parce que vous êtes bourrée. Chez lui, au bout d'un quart d'heure vous vous retrouvez nue – heureusement vous vous êtes épilée – et vous vous surprenez à faire des trucs plutôt pornos. La scène dure jusqu'à 4h.
Dimanche 11 h. La bouche pâteuse et un petit mal au crâne sur le réveil. Dom Juan ronfle encore. C'est l'occasion de découvrir l'appart. Plutôt crade l'endroit. L'entrée dans les toilettes vous rappelle l'A10. L'espace est centré sur l'immense TV probablement achetée à Planète Saturne. Ah, il se réveille. La discussion s'installe. Aujourd'hui pour lui ce sera journée PS3, histoire de finir le dernier Tomb Raider avant demain. Parce que la rembauche lundi s'annonce difficile. La maçonnerie ça crève. Ses mains râpent un peu mais vous ne l'aviez pas remarqué la veille vous étiez bourrée. « Et toi tu fais quoi dans la vie ? » lance-t-il d'un ton suspicieux. Vous répondez « je suis en master d'histoire de l'art. » « Ah oui pour faire peintre », conclut-t-il. Bon avec lui c'est pas gagné. Vous changez de sujet et racontez vos dernières vacances en Tunisie. Ce con ne sait même pas la situer sur une carte. S'ensuit un blanc gênant d'une à 2 minutes. Il est inintéressant quand l'alcool ne vous ronge pas le cerveau. Finalement, vous mitonnez d'aller chercher les croissants pour vous casser vite fait.

Scénario 2 : C'est un garçon gentil
« Disons que c'est un garçon gentil. » Cette phrase, tout homme la craint, voir prie chaque soir en espérant qu'aucune fille ne la prononcera un jour en parlant de lui. Dans ce scénario il n'y a pas de dimanche puisque vous rentrez dormir chez vous.
Le mec arrive à l'heure. Pas une bombe mais pas un thon non plus. Par contre très poli. La conversation s'engage. Super intéressante. Il veut devenir architecte d'intérieur et adore Marcel Proust. Ce mec a plein de trucs à raconter. Vous surveillez vos mots, vous essayez de tenir son rang, quelque part vous jouez un rôle. Il faut dire qu'il n'a aucun humour pour détendre l'atmosphère. Dans votre tête vous imaginez comment le décoincer, lâcher une caisse malodorante, un rot impressionnant, ou bien parler de cul. Impossible. Vous êtes trop gênée. Vous ne baiserez pas ce soir, lui non plus. Vous aimeriez bien le revoir, il est intéressant. Mais vous ne vous imaginez pas à 4 pattes en train de lui faire une fellation.

Scénario 3 : l'histoire d'amour
Et alors comment naît une histoire d'amour ? Pour que l'alchimie prenne, il faut que deux critères soient remplis.
L'hexis : le mec s'habille dans le style que vous aimez, il est beau mais pas seulement. Vous appréciez les expressions de son visage, sa voix, son rire, sa manière de se tenir, de marcher. Imaginez un mec qui crache, ça va pas coller. Et ben disons qu'il y a des micro signes que vous pouvez aimer ou détester chez l'autre, et qui vont provoquer le désir ou pas.
Alors vous allez me dire « c'est nul ton truc ça marche avec Enzo. », mais 2 secondes. Ecoutez mon 2e critère. L'hexis ne suffit pas. Pour que deux personnes deviennent un couple, l'attirance physique doit s'ajouter à autre chose. Il faut une attirance intellectuelle. C'est l'ethos. Vous savez il y a des gens quand vous leur parlez vous les trouvez super. Vous avez l'impression de toujours les avoir connus. Ils aiment les mêmes humoristes, aiment les mêmes sports, les mêmes programmes TV, et les mêmes restaurants. Vous partagez les mêmes goûts, les mêmes identités, bref les mêmes manières de penser. Quand le mec remplit les 2 critères non seulement vous vous retrouvez bourrée chez lui vite fait, mais en plus vous vous rappelez dans la journée parce que vous vous verriez bien le présenter à toutes vos copines. Et, qui sait, à votre famille.
Alors prochaine fois que vous vous retrouverez au Safari en face du client, pensez à l'hexis et à l'ethos. Vous saurez de suite si vous avez rencontré un sexe sur pattes, un ami, ou l'homme de votre vie.


Samuel

* Pour les mecs il faut transformer le masculin en féminin bien sûr, sauf cas d'homosexualité.

2 commentaires:

claire a dit…

bienvenue au pays des relations hommes-femmes !

Anonyme a dit…

trés bien écrit ! plein d'humour et de réalisme ! Bravo j 'adore !